The Walking Dead / Zombies Comiques

Publié le par Jam

 
 

Enfin !

 

Voila maintenant des mois, que dis-je, des années que j'attends ce moment. AMC l'a fait. La "petite" chaîne câblée américaine, à l'origine de deux des meilleures séries télé qui hantent les sites de streaming et qu'encensent  surement la majorité de vos potes (même sans les avoir vues) que sont Mad Men et Breaking Bad, a encore frappé. Et elle a frappé fort. L'uppercut sus-nommés (ouais, je suis dans une période boxe anglaise depuis la redif' sur Canal d'un reportage sublime à propos de Mike Tyson) est, et vous l'avez surement déjà deviné, The Walking Dead

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C'est trash. C'est poignant. Ca fait rire parfois. C'est un peu tout ce qu'on attend d'une série qui parle de zombie et c'est même parfois plus. Mais avant d'entrer dans les détails dégueulasses de ce bijoux où corps putréfiant et ambiance post-apocalyptique se mêlent avec jouissance, remettons les choses dans leur contexte. Rick Grims, un shérif-adjoint aussi moulé dans son uniforme que l'était en son temps le Peter Greene de Pulp Fiction dans le sien, se retrouve plongé dans le coma après avoir encaissé quelques bastos lors d'une arrestation musclée. Bien entendu, il se réveille sinon cet article n'aurait aucun sens. Et là, stupeur. Aucun membre de sa petite famille n'accueille son retour parmi nous au son d'enroués mais néanmoins exaltés "Gizus Cwyst, he's awake" ! Pas même la présence d'une infirmière latino à la voix douce pour lui rappeler à quel point not' bonne vieille terre regorge de trésors en blouse bleue. A la place, un bouquet de fleur fanées, un hôpital saccagé, et une chambre froide pleine de morts pas si morts que ça. Y'a mieux comme réveil. 

 

Bon, même si le début n'est pas sans rappeler 28 jours plus tard, l'intention est là. Bel et bien là même. On est tout de suite plongé dans l'ambiance glauque et sombre qui habite la série, ou en tout cas ce qu'on a pu en voir à ce jour (à l'heure où sont écris ces lignes, trois épisodes sont parus). Pourtant habitué au réalisme des films du maître du genre, Georges Romero, y faut bien dire que les zombies de The Walking Dead m'ont littéralement scotchés. Du grand art. Dès les premières minutes, la réalisation de Franck Arabont nous frappe aussi fort qu'un bus RATP lancé à pleine vitesse (ouais, terminé les métaphores foireuses sur la boxe, je passe aux transports en communs parisiens). La mise en scène sobre et la musique quasi-absente renforce cette sensation d'immersion au fur et à mesure que les minutes défilent, et que le personnage de Grims, genre de Lonesome Cow-boy des temps modernes, s'étoffe. Mention spéciale à Andrew Lincoln, accoutumé aux comédies sirupeuses, qui tire particulièrement bien son épingle du jeu. Ouais bon, dur d'être concurrencé par des acteurs aux cheveux crades et aux yeux de poisson mort, mais quand même. 

 

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L'esprit du comic book est présent, même si quelques libertés ont été prises par rapport à la version dessinée par Robert Kirkman. Les ficelles sont connues : le héros cocufié par son meilleur pote, la nana (joliment interprétée par Sarah Wayne Callies) adultère rongée par la culpabilité, le nerd asiatique sympatoche, et le gros dur white trash un peu bourrin qui dézingue les marcheurs (nom affectueux donné aux morts vivants à cause de leur manie d'errer sans but avec le même air que les mecs complètement perchés qu'on croise dans le métro les lendemains de jours fériés) à l'arbalète façon Nicolas Hulot. Au vue de l'effervescence suscitée par la série, AMC a déjà prévu une deuxième saison. Bien sur, business oblige, elle ne sera diffusée qu'en octobre 2011 histoire de bien faire saliver les millions d'adeptes déjà accrocs aux shoots d'hémoglobines et à l'uniforme dégueulasse que Grims continue de porter au fur et à mesure des épisodes alors que la morale voudrait qu'il aille piller le premier Macy's du coin. M'enfin, les ricains sont patriotiques on l'avait compris.

 

Je pense qu'il est donc de bon ton de dire que The Walking Dead est un de mes coups de coeur de l'automne. Ces premiers épisodes laissent présager une série jouissive qui ne risque pas de se complaire dans le too-much. Une série réfléchie mais obscène, trash mais regardable, bref un bon petit moyen de vérifier si la bonne vieille technique hivernale du "date, wine & horror movie" est toujours d'actualité. 

 

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