Die Antwoord / Rap White Trash

Publié le par Jam

 


 

Au risque de passer pour un réac' musical, je dis NON à Die Antwoord. Par je ne sais quel heureux hasard, j'étais passé à coté de ce truc pendant quelques temps. Malheureusement, la vie s'acharne parfois sur ses ouailles et a malicieusement décidé de me balancer cet album horrible, intitulé $O$, à la gueule alors que j'avais rien demandé, pour une fois. 

 

 

Musicalement, je suis ouvert à tout hein. C'est vrai que j'ai une sensibilité blues/jazz/soul/hiphop revendiquée et qu'il m'arrive de bloquer mes playlists au siècle dernier, mais je m'échappe de mon carcan black music lorsque ce qu'on me propose en face est le produit d'artistes résolument bons. Et ça arrive souvent. Mais là, c'est tout simplement au dessus de mes forces. 

C'est un pote, qui n'en est plus un depuis puisque je raye de ma vie tout terroriste essayant d'attenter à ma personne, qui m'a fait "découvrir" la chiasse galette en question. Ordure, va. J'ai passé les heures suivantes avec la nausée, sauvé de justesse par un shoot à l'intemporel What's Going On. Merci Marvin sans qui je ne serais plus là pour cracher sur Die Antwoord

 

 


 

 

 

Le problème avec le rap, c'est que beaucoup pensent qu'il est facile d'en faire. Die Antwoord ne déroge pas à ce lieu commun. Bah c'est raté les gars. Pour la genèse, ce groupe de rap nous vient d'Afrique du Sud. Et c'est bien là leur seul intérêt. Le flow est haché, mélangeant argot et afrikaans, les paroles sont crues et les membres du groupe complètement déjantés. L'attrait s'arrête là pour moi. Alors, je me suis déjà fait renier par mes potes les plus hipsters genre "putain mon gars, D.A c'est juste fokken fresh t'as rien pigé au message". Bah non, j'ai rien pigé.

L'underground n'est pas toujours synonyme de qualité. Beaucoup vantent leur flow enragé, leurs samples tout droit sortis d'une rave, et leur look venu d'une autre planète. C'est vrai que là-dessus, les mecs renvoient une putain d'image. Ninja, alias Watkin Tudor Jones, pilier de l'underground sud-africain (y parait), a un look d'ex-taulard en liberté surveillée genre Confrérie Aryenne. Son acolyte féminin, Yo Landi Vi$$er, se trémousse généralement dans des poum-poum shorts dorés en miaulant des trucs improbables d'une voix de lutin agonisant (j'ai encore jamais entendu un lutin agoniser, mais je suis sur que ça ressemble à ça). Die Antwoord, c'est un peu le Aqua trash d'Afrique du Sud. 

J'ai entendu ou lu pas mal de gens louer la qualité de leurs textes. Moi, quand j'entends "Aiii aiii aiii, I am your butterfly, I need your protection, be my samouraï" ça me donne envie de pleurer. Ou d'écraser tous les papillons dans un rayon de 10 kilomètres autour de moi. Alors, je sais que la critique est facile et je sais que celle que je viens de faire n'est ni objective, ni argumentée. Mais, là n'est pas la question. Le point que j'aimerais développer est le suivant : il suffit pas d'avoir un bon conseiller en communication, de se vautrer dans un too-much subversif (j'aime les mots à la mode) et de jeter des pieds de micro sur son public pour faire quelque chose d'écoutable (fiou, quel developpement !).

 

Au diable ces rednecks trashos, je préfère largement écouter Tumi & The Volume et leur petit coté Fugees pour avoir l'impression musicale de me balader à Pretoria. 

 

 


 

 

 

Et pour ceux qui aime le MCing sur fond d'électro :

 

 


 

 

 

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